Museo Storico Navale VENEZIA – Episode 2

MUSEO STORICO I NAVALE  VENEZIA  2ème épisode.

Etienne SIGAUT notre grand oncle collectionneur..

Sa vie en CHINE dans les années 1920, dans le SHANGHAI des Concessions.

Après  avoir traversé l’horreur de la grande guerre, qui lui fit perdre plusieurs membres de sa famille dont  André le mari de sa sœur Madeleine, (notre grand-père). Il tente l’aventure et part travailler dans un bureau des MESSAGERIES MARITIMES à MARSEILLE ou très vite remarqué pour ses qualités de négociant, (c’est un malouin) il gravit les échelons, puis, devient l’adjoint du directeur et enfin prend la direction des comptoirs de SMYRNE au Moyen ORIENT. Tout cela en moins de trois ans. Attiré par l’EXTREME ORIENT, il va mettre le cap sur l’Asie et restera en CHINE et au JAPON pendant plus de 20 ans.

1 – Photo en MANDCHOURIE.

Même très âgé  il portera  très souvent des vêtements chinois  et sera toujours imprégné par la  culture ASIATIQUE.

A SHANGHAI où il séjournera préférentiellement  dans la zone des concessions étrangères, pendant  ces années folles et exotiques, il croisera le journaliste Albert LONDRES, sera l’ami de LOUIS ARMAND  et on peut le supposer, fréquentera les salons de thé et de massage où il fut avéré que Wallis SIMPSON apprit quelques techniques ….  apportant  des sensations délicieuses  dont on ne pouvait plus se passer une fois initié  !! sans doute en rapport avec la séduction incomparable … qui contribua  peut être  à faire  abdiquer  un roi !!! Dans les fumeries d’opium, il rencontrera une superbe danseuse russe NIKA  qu’il épousera tardivement mais avec qui il n’aura pas de vie commune ni d’enfant. Elle vivra très âgée et mourut à CANNES dans un état  de dépendance à l’opium. Elle fut –me disait il- une grande  et irrésistible passion de jeunesse et … une lamentable et coûteuse expérience pour le reste de sa vie … Ah le choix des hommes !!!

Ses deux autres passions seront en premier  lieu bien sur sa collection de maquettes de bateaux exposées à VENISE et en second le dessin et la peinture. Il sera un élève assidu dans une académie de peinture à SHANGHAI.

2 – Photo tableau de jonque fluviale avec une famille.

Les possibilités d’un homme jeune occidental, éduqué, avec une excellente situation, étaient incroyables à ce moment de l’histoire et dans ce pays. En plus  d’un train de vie somptueux équivalant à celui d’une ambassade, il achètera des œuvres d’art, des manuscrits précieux et de multiples biens …. dont une île au Japon.   

3 – Document inédit intitulé « L’ile aux moines » (extrait d’un livre en voie de publication)

L’ile aux « Moines »

Il avait besoin de parler de sa vie en Asie, quand il était jeune, beau, libre et que rien ni personne ne pouvait l’empêcher de faire ce qu’il voulait, ce qu’il aimait. Maintenant qu’il était octogénaire, devant elle, l’étudiante de vingt et un ans, celle qui était sa petite nièce mais qui aurait pu être sa petite fille, il revivait cette vie aventureuse et exceptionnelle qui fut la sienne en savourant à nouveau son intensité comme s’il partageait avec elle et lui transmettait son histoire pour qu’elle devienne son héritage…

Pendant qu’il entreprenait un voyage à VLADIVOSTOK dans les années 1920 avec ses deux ébénistes chinois, le chargé d’affaires de son bureau de SHANGHAI avait acheté pour une somme dérisoire plusieurs terrains et propriétés au Japon à un riche avocat japonais tombé en faillite et qui finira dans la rue en vendant sa vaisselle en bois laqué pour survivre.

Dans ces propriétés il y avait une petite île.

A son retour de Russie, il va visiter cette île et quelle ne fut pas sa stupéfaction d’y voir un temple et des moines.

Rien de cela n’avait été mentionné par le vendeur et surtout pas la clause que le propriétaire devait entretenir le temple et nourrir les moines. Il y en avait une cinquantaine dont près de la moitié très vieux et quasi-impotents.

Il clignait des yeux et éclatait de rire comme si lui même avait fait cette farce à un ami.

Et alors lui demanda-elle les avez-vous gardé ?

Tu penses bien que non !  J’ai revendu ce bien mais après je l’ai regretté, car ajouta t-il en levant les yeux au ciel, qui sait, j’ai entretenu tant de femmes dans ma vie que j’aurai pu entretenir des moines et sans doute eux se seraient souvenu de moi et m’auraient fait une place dans l’au-delà….

Le soleil se couchait sur la mer et sur la terrasse ou nous étions assis, pendant une petite minute le temps semblait arrêté, suspendu dans un mélange de mélancolie et de burlesque, avec au-dessus de nos têtes la perspective certaine de la fin de toute vie …

L’histoire va continuer……. et sera aussi peut être mieux documentée maintenant que nous sommes deux  à l’écrire car Monique Girodroux (son autre petite nièce) contribue à notre site.